Citroën en compétition

GANLEY Howden $Howden Ganley est un pilote néo-zélandais issu du sérail des mécanos, qui n’a pas hésité à s’exiler en Angleterre pour assouvir sa passion. Il débute en formule 3 où il réalise ses premières pôles positions avant d’obtenir un titre de vice-champion de Formule 5000 qui lui vaudra d’être recruté en Formule 1 par l’écurie BRM. Malgré une monoplace peu performante, il réussit à glaner quelque point qui lui permette de conserver son baquet en 1972. La saison ne sera guère plus brillante avec une monoplace mal née et à la fin de l’année l’écurie BRM lui préfèrera un certain Clay Reggazoni. Il trouvera refuge en 1973 dans l’écurie Iso-Revolta d’un certain Franck Williams, mais ne pourra cueillir qu’un minuscule point tout comme son coéquipier d’écurie. En 1974 il débute la saison chez March avec un certain James Hunt, avant de passer dans la nouvelle équipe Maki. Un mauvais choix puisqu’une rupture de suspension au grand prix d’Allemagne lui vaudra une double fracture des chevilles et la fin de sa carrière de pilote. Il aura disputé 41 grands prix, ce sera qualifié 35 fois et aura marqué 10 points au championnat des pilotes. Il obtiendra le meilleur résultat de sa carrière aux 24 heures du Mans 1972. Intégré au team Matra il partage le volant d’une MS670 avec François Cevert et termine deuxième derrière la Matra victorieuse de Graham Hill et Henri Pescarolo. Ses trois autres participations aux 24 heures du Mans se solderont toutes par des abandons. En 1973, le BRSCC (British Racing and Sport Car Club) organise sur le modèle du tour de France automobile, le Tour of Britain. L’épreuve alterne des spéciales de rallye, des épreuves sur circuit et des courses de côtes. Ray Hutton, responsable sportif du journal Autocar, propose à Howden de disputer le Tour of Britain. Ray Hutton a des entrées chez Citroën compétition et obtiens le prêt d’une SM de retoru du Maroc. Le règlement impose que les voitures soient strictement de série et les 180cv de la SM peuvent faire d’elle une candidate sérieuse. C’était sans compter sur la Chevrolet Camaro Z28 qui remportera l’épreuve et la propension de la SM à user ses pneus avant sur les routes sinueuses. Le Tour of Britain était une épreuve qui mettait à l’épreuve les voitures et les organismes des pilotes par l’enchainement des épreuves sans rupture de rythme. Même si la voiture est en avance sur son temps, sa configuration avec poids, freinage et direction majoritairement sur les roues avant, nécessite d’anticiper les freinages. Les mouvements de caisse liés à la suspension hydraulique ont de plus la fâcheuse de mettre à la torture les pneumatiques qui s’usent prématurément dans les virages serrés lors des épreuves sur circuit. Le manque d’habitude et de maîtrise de la SM fera quelques dégâts sur la carrosserie et dans la dernière épreuve spéciale Howden décide de lâcher les chevaux, une bosse de plus ou de moins n’ayant plus guère d’importance. La spéciale se déroule en partie dans une propriété privé impeccablement entretenue comme seuls les anglais savent le faire. Non loin de la fin de la spéciale, il aborde un long virage à droite beaucoup trop vite, et se retrouve dans le gazon immaculé. La SM glisse sans fin et ne devra son salut qu’à un magnifique bosquet de Rhododendron qui lui redonnera l’appui nécessaire au retour sur la route pour enchainer sur un virage à gauche. A ce moment-là la porte passager s’ouvre et, ayant probablement mal accroché sa ceinture, Ray disparaît de la vue de Howden, ou plus exactement il ne voit plus que les mains de Ray accrochées à l’arceau. Un point du règlement précise que les deux membres de l’équipage doivent être à bord lors de franchissement de la ligne d’arrivée et dès lors il y a deux options. S’arrêter et perdre du temps pour permettre à Ray de remonter dans la voiture, ou continuer. Howden réussi à agripper Ray avec sa main droite et maintien le pied au plancher, conduisant de la main gauche grâce à la direction assistée de la SM. Un nouveau virage à droite permettra à Ray de revenir sur son siège et les deux comparses franchiront la ligne d’arrivée dans un grand éclat de rire. La SM finira l’épreuve à la 19ème place loin des premiers mais Howden et Ray garderont un bon souvenir de cette épreuve disputée dans des conditions inhabituelles, tant au niveau de la performance physique que de la diversité des parcours. Quand, à la fin de l’épreuve Ray reprend ses réflexes de journaliste et demande à Howden s’ils ont démontré quelque chose lors de leur participation, il aura cette réponse : Et bien désormais nous savons pourquoi les gens ne courent pas sur SM. $ SM

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